Estimation de l’impact de la jaunisse sans traitement sur le rendement betteravier

UN MODÈLE ACTUARIEL DÉVELOPPÉ POUR CARACTÉRISER LE RISQUE JAUNISSE SUR BETTERAVES

Le 30 août 2023 à Rennes, l'enseignant-chercheur et actuaire Martial Phélippé Guivarc’h (Le Mans Université &DiagoRisk) a présenté les premiers résultats du projet GREcoS lors d’une session organisée par la CCR (Caisse Centrale de Réassurance) au congrès des économistes agricoles européens (EAAE, European Association of Agricultural Economists).

Le modèle développé dans le cadre du projet GREcoS consiste à resimuler des pertes de rendement liées à la jaunisse sur une longue période passée et future. Pour cela, le modèle de risque de pucerons (projet SEPIM) est relié aux scénarios climatiques, utilisés par le GIEC, jusqu’en 2100. Sans prendre en compte d’autres traitements chimiques ou biocontrôles, les pertes de rendement liées à la jaunisse grave (BYV) sont estimées à 13,11 % en moyenne à l'avenir (ou 197 millions d’euros pour un prix de betteraves de 45 € par tonne et 419 kha). Cette valeur moyenne masque toutefois de fortes variations interannuelles. Les résultats soulignent également la tendance défavorable du changement climatique sur le risque de jaunisse et confirment la forte composante systémique de la jaunisse (tout un bassin de production peut être touché en même temps).

Les travaux de modélisation se poursuivront en 2024 pour prendre en compte les solutions agronomiques développées dans le cadre du PNRI, comme les plantes compagnes, les champignons entomopathogènes (lecanicillium muscarium) ou les composés organiques volatils.